L'Arrêté en péril ?

13/10/2025

L'Arrêté en péril ?

Depuis le 20 décembre 2024, un arrêté préfectoral impose la fermeture au public de tous les commerces de 20h à 5h du matin, à l’exception des restaurants, hôtels, pharmacies, établissements culturels et débits de boisson sur le boulevard de Strasbourg et la portion de la rue du Château d’Eau comprise entre les faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin.
Cet arrêté, que nous réclamions depuis 2018, s’inspire d’une mesure similaire appliquée à Saint-Denis, dans un quartier confronté aux mêmes nuisances. 
👉 Lire l’article du Parisien.

La mise en place de cette mesure sur le boulevard de Strasbourg et une partie de la rue du Chateau d'Eau a eu un impact très positif sur la qualité de vie de notre quartier : vous avez été très nombreux à nous adresser des témoignages en début d’année.


Un arrêté étendu et renforcé au fil des mois

Initialement reconduit chaque mois, l’arrêté a été progressivement élargi dans notre quartier :
•    En mai, il s’est étendu à la rue de la Fidélité.
•    En juin, il a été prolongé pour une durée de trois mois et élargi à la rue Gustave Goublier, la rue de Metz, la rue du Faubourg Saint-Martin (entre le boulevard Magenta et le boulevard Saint-Martin) et au passage du Prado.

Le préfet de police de Paris a reconduit l’arrêté en septembre pour trois mois supplémentaires, soit jusqu’au 30 novembre 2025.
👉 Consulter l’arrêté préfectoral complet ici


Un recours des commerçants rejeté par la justice

En juillet dernier, une trentaine de coiffeurs et commerces de cosmétiques du boulevard de Strasbourg, de la rue du Château d'Eau et de la rue du Faubourg Saint-Martin a saisi le tribunal administratif pour demander la suspension de l’arrêté, estimant qu’il met en péril leur activité.
Ils affirment subir « une atteinte grave et immédiate à leur situation économique », car ils « réalisent la majeure partie de leurs chiffres d’affaires la nuit », précise la juge des référés dans son ordonnance.
La juge des référés a rejeté leur demande, soulignant qu’ils n’apportaient aucune preuve chiffrée (ni pièce comptable, ni justificatif financier). Ainsi, le tribunal a conclu qu’aucune atteinte grave ou immédiate à leur situation économique n’est démontrée.
👉 Lire l’ordonnance du Tribunal administratif de Paris

 

Un vœu écologiste rejeté par le Conseil de Paris

Le 10 octobre, une élue du groupe Les Écologistes de Paris a présenté au Conseil de Paris un vœu «exige(ant) la fin de ces arrêtés».

L'ensemble des autres groupes politiques ont émis un avis défavorable à cette demande suite aux échanges qui ont porté sur la situation du boulevard, les nuisances que subissent les riverains depuis des années ou encore les piètres conditions de travail dans ces salons — déjà dénoncées, rappelons-le, par des travailleuses en grève il y a dix ans. 
Il a également été rappelé que cet arrêté a permis une baisse des nuisances (diminution des nuisances sonores, diminution des regroupements des personnes alcoolisées sur la voie publique et des comportements agressifs, recul visible des trafics, meilleure salubrité de l'espace public) et qu'il ne vise pas à remettre en cause le commerce — les commerces pouvant ouvrir de 5h à 20h, mais simplement à mieux réguler les usages mixtes du quartier.

🎥 Voir la séance du Conseil de Paris


Un nouveau Préfet de police de Paris

Le 12 octobre, le préfet de police Laurent Nuñez, à l’origine de cet arrêté, a été nommé ministre de l’Intérieur.

 

 

Ces rebondissements interrogent sur la pérennité du dispositif et suscitent l’inquiétude.

 

 

 

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